"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

De l’âge et des couleurs

Publié le 8 mai 2018 à 09:03 - 1ere mise en ligne le 26 avril 2018

Il était un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître ; à cette époque on allait en vacances chez nos grands parents. La seule technologie disponible (et transportable) s’appelait un livre. C’était une sorte de liseuse qui n’avait pas besoin d’électricité et qui avait une obsolescence programmée de plusieurs dizaines d’années pour peu que l’on soit soigneux.

A cette époque, on faisait comme les grands parents, parce que d’une part, il n’y avait rien d’autre à faire et d’autre part, refuser un coup de main à sa mémé pour étêter les haricots, éplucher les pommes, presser les raisins, nous aurait vraiment compliqué la fin de la journée, voire même nous aurait privé de la blanquette de veau qui cuit depuis le matin sur le gaz à feu doux. Bref c’était un temps où l’on avait le temps de prendre son temps, voire même d’en perdre…

Un jour, j’ai demandé a mon grand père de quelle couleur politique il était.

J’ai eu la réponse suivante :

"Quand j’avais quatre pattes, j’étais rose,

Quand j’avais deux pattes, j’étais rouge,

Mais maintenant, je suis noir."

Je passais la fin d’après midi à me demander quelle pouvait être la relation entre les appuis au sol et la couleur politique….
- Rose pour les bébés, normal.
- Rouge pour les copains de mon grand-père qui étaient instituteurs ou vignerons (donc pas toujours rouges pour les mêmes raisons) OK.
mais pourquoi noir après ?

Puis je compris que c’était son évolution politique. Je retournais le voir, car je n’osais le croire opportuniste... (Déjà, socialiste, on frôlait le scoop familial…)

"Pourquoi avoir changé d’opinion politique mon pépé ?"

Il m’a répondu :

"Je suis toujours « Jauressien » et toujours fidèle au Conseil National de la Résistance. Ce n’est pas moi qui bouge, c’est le reste du monde politique qui tourne comme les étoiles dans le ciel…"

Cette dernière remarque me fit prendre beaucoup de retard en astronomie, mais beaucoup d’avance en politique.

Moralité :

Il en est de même des couleurs de drapeaux, même sur les Blogs.

Ils noircissent toujours un peu quand leurs auteurs restent droits dans leurs bottes….

Bises

MLK

Commentaires :

  • Merci camarade :-). Quel bonheur de me retrouver dans tes pensées auprès de ton grand-père, amoureux de sa terre et défenseur d’un service public qu’il a vu dépérir alors que je le vois à l’agonie...
    Aucun doute : les bonnes bases font les bons amis !
    AM

  • Ah les livres... L’odeur de l’encre, le froissement du papier, l’odeur du grenier de mes grands-parents où dormaient les livres des générations précédentes... Jack London, J O Curwood, Paul Féval, Daphné Du Maurier, les soeurs Brontê, les devinettes des images d’Epinal, la Semaine de Suzette et les premiers "Mickey"... Des heures de bonheur absolu, assise sur une petite chaise basse près de la lucarne, dans ce grenier qui sentait la poussière et le vieux bois................................. Elizabeth Mahé

  • Le grand-père "instit et vigneron" de MLK aurait été ravi de te voir lire Jack London... en intégrale !
    En ces temps de désespérance, je re re recommande "Le Talon de fer"
    AM

  • Superbe texte, merci ;)

    Thom

  • Merci pour ce beau et chaleureux texte .... souvenirs, souvenirs .....
    Bises fraternelles

  • J’avais 10-12 ans et c’était plutôt "l’Appel de la forêt" ou "Croc blanc". Le beau texte de MLK m’a ramenée des dizaines d’années en arrière... Et c’est vrai qu’on avait sacrément intérêt à donner un coup de main quand on nous le demandait ( sinon, moi par exemple, j’étais interdite de grenier poussiéreux !) ............................................... Elizabeth Mahé

  • Les corvées groisillonnes étaient d’abord l’approvisionnement en eau qu’il fallait aller chercher à la fontaine dans la descente vers St Nicolas. Nous avions bien sûr un seau d’une dimension inférieure à celui des adultes mais en arrivant en haut de la montée, il ne restait que la moitié du contenu, ce qui nous obligeait à faire un certain nombre de tours !
    L’après-midi, il fallait aller chercher un kilo de sucre, une boÎte de sardines ou autre bricole à Kerlo avec obligation de s’arrêter à Kerloret saluer tante Célestine qui habitait la très jolie maison au bout du village. (Je continue à rêver de cette maison isolée qui a vue sur le grand large).
    J’ai compris très tardivement que ces expéditions vers Kerlo n’étaient que le moyen de nous occuper au moins une heure. Toujours ça de moins de temps à courir des risques à la côte avec la bande de chenapans de Quehello. Je pense souvent à vous, Charlot, Jean-Luc, Jo, Georges etc... et suis bien triste de ne plus pouvoir vous rencontrer lors des rassemblements festifs de l’Île :-(
    AM

  • Comment je suis devenue anarchiste

    Un livre écrit par Isabelle Attard

    C’est un mot interdit, un mot tabou, un mot qui fait peur même à ceux qui s’y reconnaissent : « anarchisme » ! Et pourtant, cette vision du monde, bien loin des images de violence que les dominants répandent pour la discréditer, promeut la coopération, l’émancipation, le respect des êtres et du vivant. C’est ce que vous racontera ce livre, qui n’est pas un essai, mais une histoire : celle d’une femme « normale », qui n’aurait jamais pensé qu’elle était anarchiste, mais qui, au fur à mesure de son parcours intellectuel et politique, a découvert cette doctrine libératrice. Par son refus de l’autoritarisme et son souci de l’écologie, l’anarchisme se répand discrètement à travers la société et s’articule de plus en plus souvent, dans les idées et sur le terrain, avec l’écologie. Il était temps que l’on puisse de nouveau afficher sereinement ce mot. Et si, vous aussi, vous étiez anarchiste sans le savoir ?

    Isabelle Attard, docteure en archéozoologie et directrice de musée, a longtemps vécu en Suède. Revenue en France, elle a été députée écologiste entre 2012 et 2017. L’occasion de prendre des positions fortes, notamment contre l’état d’urgence. Chemin faisant, Isabelle Attard a découvert l’anarchisme, un idéal politique dans lequel elle s’est pleinement reconnue.

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