"Anita, de Groix"

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"

Parc éolien : Pahun se « bagarre »

Publié le 28 juillet 2022 à 08:52

Le choix de la zone d’implantation du futur parc éolien est imminent. "Il semblerait que la zone retenue se situe

non pas au nord-ouest d’une zone plus petite délimitée lors du débat public"

. Le député veut se battre pour que ""par principe, un champ éolien ne puisse pas être implanté dans la zone des 12 milles de la côte, mais qu’il soit "en zone économique exclusive ".

M MERDRIGNAC. Ouest-France 28/07/22

Commentaires :

  • Mr Pahun a raison de poser une question qui mérite que l’on s’y attarde.
    Entre la DPM, Domaine public maritime et la ZEE, zone économique exclusive, une vague suffit à en écarter le sens. Heureusement que la pensée à définie l’endroit au milieu de l’eau. "C’est pas là, c’est là." "A pardon, j’avais pas vu." "T"est con ou quoi, c’est écrit là, on peut pas se tromper. C’est là, et puis c’est bien et puis c’est tout. On va pas y passer Noël non plus." "Comme tu y va de conclusions, tes appareils sont sûr ? Peut-être que ton transistor n’est pas si fiable."
    "Tu m’ennuie a la fin. C’est là. On ne peut pas mieux être que là, puisque c’est là."
    "Et puis d’abord, c’est pas un transistor, c’est un transpondeur." "A bon, y’a des plumes autour ? " "C’est agaçant l’ignorance."
    "Et toi demain, t’aura de la lumière ?" "Bien sûr, dès le levée du jour, à part quand y fait gris, là, c’est plus difficile."
    Franck Louis Le Gurun

  • Reçu ces jours le joli prospectus « Les gardiens du large » sur le parc éolien.

    Pour à peine résumer, donc, l’éolien c’est caca, et plus cher que le nucléaire.

    Alors juste pour lancer le débat, ou espérer un droit de réponse… ou un plan B quoi...

    On a évidemment droit, dès le début, à la fake news sur l’Allemagne, qui, grâce à ses avancées en énergies renouvelables (dont éolien), serait le « plus grand pollueur d’Europe ».

    Infox de nucléocrates, débunkée depuis longtemps, et même par France Info ici.

    France info, qu’on ne peut pourtant pas accuser de ne pas faire les yeux doux au nucléaire par le truchement du sieur Jean Viard, sociologue de service dans l’émission « Question de société », qui ne voit à redire au nucléaire à part l’accessoire problème des déchets.

    Que ceux qui veulent des réponses sur les conditions d’extraction de l’uranium à Arlit au Niger passent leur chemin.

    Que ceux qui essaient de comprendre en quoi extraire en Afrique représente une « indépendance énergétique » de la France passent leur chemin.

    Que ceux qui osent susurrer que le coût (et temps !) du démantèlement des centrales devrait être comptabilisé dans le tarif « si attractif » de l’électricité nucléaire passent leur chemin.

    Que ceux qui médisent sur le gigantesque problème démocratique de cette filière et sur le manque de transparence passent leur chemin.

    Que ceux qui s’inquiètent des canicules et sécheresses sur le fonctionnement des centrales nucléaires (mais peut-être n’y aura-t-il plus de canicule ni de sécheresse à l’avenir) passent leur chemin.

    Quant au mot « sobriété » (donc SUV, camping-cars, tourisme de masse en avion, se goinfrer de bidoche...), dans le joli prospectus, il a carrément passé son chemin aussi.

    Dommage, parce que moi aussi je préférerais un horizon sans éoliennes devant mes fragiles rétines...

  • Merci Vincent pour ce que je n’ai ni le temps ni la patience de répéter !
    De plus je me demande si c’est bien utile d’essayer de faire réfléchir des propriétaires plus obsédés par la valeur de vente de leur bien que par LA VIE de leurs enfants.

  • Avec un peu de retard, je lis avec une certaine stupéfaction la réaction de Vincent à l’intéressant prospectus des « Gardiens du large » (www.gardiensdularge.org ), abondamment distribué ces derniers jours.

    Et j’ai l’impression d’être transporté 50 ans en arrière, quand j’affichais partout les petits autocollants « nucléaire non merci », heureuse époque où le renouvelable que nous avions en tête était celui des Amis de la terres, destiné à desservir de petites unités décentralisées, ou bien des villages autonomes, avec le grand Duduche et ses gentilles copines folâtrant à l’ombre de jolies éoliennes qui ressemblaient à des marguerites.

    Hélas le panorama a bien changé, et le débat aussi !

    L’éolien dont il est question aujourd’hui est une gigantesque opération industrielle très capitalistique, poussée par l’ensemble des institutions qui nous écrasent : la commission européenne, le gouvernement, la plupart des états-majors politiques et surtout une force de lobbying imposante, à l’école de l’industrie allemande. Son but : se tailler une place dans la production électrique nationale centralisée, en concurrence avec les autres vecteurs (nucléaire, hydraulique, thermique...) ; les investisseurs intéressés sont les mêmes : les grandes multinationales de l’énergie, les fonds de pension, etc... attirés par un revenu garanti.

    Les projets en pointe sont loin des gentilles marguerites d’antan ; ce sont des champs éoliens en mer (50 sont prévus sur les côtes de France), gigantesques comme celui de Bretagne-Sud. Ici se sont 62 éoliennes de 260 mètres (80% la hauteur de la tour Eiffel), arrimées sur des flotteurs gigantesques en acier ou béton grands d’un hectare, ancrés par d’énormes liaisons sous-marines. La surface dévolue, qui sera bien sûr interdite de navigation, aurait une superficie semblable à celle de Belle-Île !

    La plupart des nuisances sont peu prévisibles, on pense beaucoup à l’espace marin, à sa biodiversité, moins à l’effet climatique sur les vents, la nébulosité ; un champ de cette taille, c’est l’équivalent d’une petite montagne qu’on veut ériger à notre vue !

    Sans que beaucoup en aient clairement conscience, cette extension de l’emprise capitaliste correspond à l’industrialisation de la mer. Qu’on imagine notre espace proche, un navigateur venant du S-E devrait doubler successivement les parcs immenses de Yeu-Noirmoutier, puis de Saint-Nazaire (en fait au large du Croisic), puis après Belle-Île, celui de Bretagne-Sud, le nôtre...

    Enfin - mais beaucoup finissent par le comprendre – ce recours industriel à l’éolien a tout d’une grande arnaque à cause de son intermittence structurelle. Il est parfaitement illusoire de croire qu’il peut se placer simplement comme un apport de substitution dans un mix énergétique équilibré (et comme le suggère Anita qu’il serait donc utile à la VIE de nos enfants). Axer sa réflexion comme le fait Vincent, sur une concurrence avec le nucléaire n’a donc guère de sens, les deux énergies n’étant globalement ni substituables, ni vraiment complémentaires.

    Pas de vent (comme en cette saison de grande canicule), pas d’électricité éolienne... même pour l’usine de dessalement. L’éolien ne peut s’inscrire dans un réseau que comme élément d’un mix particulier associé à des sources complémentaires garanties et pilotables rapidement, le plus souvent au gaz, voire au fuel ou même au charbon (1/3 éolien + 2/3 gaz-charbon). Jouant sur la naïveté ambiante de bien des gens, mais aussi de la plupart des élus, on cherche à « vendre » l’éolien sur sa bonne bouille écolo, en taisant qu’il impose avec lui, ailleurs sur le territoire, des centrales thermiques émettrices de CO2. Imaginez le coût complet qu’il faut financer et le bilan carbone réel. Un bien mauvais investissement pour le pays et pour l’avenir de nos enfants.

    Le tract des « Gardiens du large » a l’immense mérite de déborder du seul aspect environnemental et de développer plus avant ces autres aspects négatifs de l’éolien industriel. Allez visiter leur site : www.gardiensdularge.org

  • Salut Gérard, content de débattre avec toi.

    Sur ce dossier, nous ne nous mettrons pas d’accord, c’est sûr. Mais on peut peut-être clarifier des choses.

    Comme le sujet m’intéresse un peu, j’ai visité depuis longtemps déjà un certain nombre de sites internet d’autres associations anti-éolien offshore.

    Finalement, l’association « gardiensdularge » ne déroge pas à la règle.

    Comme les autres, elle ne propose pas d’élargir le débat sur ce que nous voulons vraiment comme société et comment y parvenir. Aucune perspective.

    De quoi à priori largement fragiliser l’ensemble du propos...

    Ainsi pas besoin d’avoir un doctorat en énergétique pour comprendre que :

    * si pas d’éolien offshore, alors c’est du nucléaire (mais peu d’assos osent l’écrire, comme si c’était tabou ou suicidaire, et « gardiensdularge » ne le dit pas non plus). Mais ce n’est pas un secret pour ceux qui savent un tout petit peu lire entre les lignes

    * si on veut persévérer à vivre comme avant, alors c’est la course à l’échalote énergétique, et peu importe laquelle, ne soyons pas regardants. Alors fichtre, disons-le !

    A ce sujet, écouter un journal d’info est un exercice psychotique. Il faudrait se féliciter des "bonnes nouvelles" : reprise du traffic aérien ou du PIB, et l’instant d’après faire repentance, en écoutant les prévisions alarmistes de l’expert du climat.

    * si on ne s’attaque pas aux inégalités (on sait que les riches consomment et polluent astronomiquement plus que les pauvres), alors on fait des ronds dans l’eau irradiée de la piscine de la centrale. Pendant que je fais un baptême de l’air en avion de chasse, à 2800 euros les 30 minutes, je débranche toujours mon wifi pour sauver la planète.

    Concernant les grands groupes « rapaces », je ne peux par contre qu’approuver le propos.

    On retrouve bien là une forme de connivence entre l’état et les intérêts privés. Le gouvernement Macron (entre autres) y est comme un poisson dans l’eau puisque c’est – comme sur d’autres nombreux points - sa marque de fabrique.

    Mais certains pays voisins comme le Danemark, contrairement à la France, sont en avance sur des projets participatifs de production d’énergie renouvelable.

    Certainement des exemples à explorer.

    Dans tous mes commentaires (voir mon précédant), chaque fois que le sujet s’y prête, je rappelle que pour moi, rien n’avancera sereinement sans (ou contre) les populations.

    L’éolien offshore qui est une industrie finalement toute neuve devra forcément s’améliorer et trouver ses marques écologiques et démocratiques (pour le nucléaire, ça c’est foutu…).

    Ainsi toujours au Danemark, feu vert a été donné à une « île énergétique artificielle » à 80 km des côtes (propriété majoritaire du gouvernement, à terme 10 millions de riverains desservis plus production d’hydrogène) iciou ici

    Je préfère lui laisser cette chance que de tout miser sur l’atome ; charge aux assos et aux services de l’État (enfin, en principe), de vérifier le respect d’un cahier des charges établi avec l’ensemble des partenaires (absolument impossible avec le nucléaire, on le sait bien).

    Concernant enfin la partie plus technique et ce que les anti-éolien aiment appeler « intermittence structurelle », il serait plus juste de parler de « variabilité » et de « prévisibilité ».

    Puisqu’aucune asso anti-éolien ne propose de plan B, nous sommes bien obligés de parler alors de comparaison avec les autres modes de production.

    Un parc éolien offshore fonctionne aujourd’hui 80 à 90 % du temps (pas à pleine charge bien sûr).

    Pour les meilleurs parcs, le facteur de charge atteint voire dépasse aujourd’hui les 50 %.

    Le vent peut en effet arriver à manquer sur un ou plusieurs parcs, mais la production se fait sur d’autres, et l’interconnexion régionale (et européenne à développer) assure le service.

    De plus, quand le vent manque, il est plutôt rare que le soleil manque aussi et que le photovoltaïque ne produise pas.

    Je serai ravi de connaître le facteur de charge de notre parc nucléaire aujourd’hui.

    Donné autour de 70 % avec quelques rares réacteurs à l’arrêt, quand est-il aujourd’hui avec les affligeants déboires qu’on lui connaît ?

    Et quand serait-il sans les dérogations de plus en plus nombreuses permettant aux centrales de rejeter dans les fleuves de l’eau à une température supérieure à ce qui avait été acté ?

    Mais aujourd’hui, on peut finalement rejeter dans les fleuves et les océans, des eaux chaudes, de la saumure, des nitrates, pesticides et autres joyeusetés…

    les cétacés et bélougas qui crèvent dans la Seine nous changent les idées et nous empêchent de trop psychoter sur les couches de lisier qu’on entasse sur le dos de nos générations futures… Je rejoins Anita là-dessus.

    Moi je veux bien aussi qu’on parle de « mix » électrique et de « mix » énergétique.

    J’attends que les assos anti-éolien offshore nous proposent leurs meilleurs...

  • " On retrouve bien là une forme de connivence entre l’état et les intérêts privés. Le gouvernement Macron (entre autres) y est comme un poisson dans l’eau puisque c’est – comme sur d’autres nombreux points - sa marque de fabrique. "

    Sans oublier le pantouflage dans lesdites entreprises, lorsque le temps de gouverner s’éloigne...et que les indemnités, dues par la République reconnaissante de tant d’efforts, au titre des merveilleux services rendus à la patrie, viennent se cumuler avec des jetons (de présence) dans les conseils d’administration de juteuses entreprises que les investisseurs institutionnels (les fameux "Zinzins") s’arrachent comme des cuillers de caviars lors de cocktails compassés sous les ors de la république...

  • Bah, oui, cher Toutatis dont j’adore les commentaires quels que soient les pseudos.

    Certains n’ont même pas besoin de traverser la rue : c’est le job qui vient à eux.

  • GARDIEN DU LARGE - Bonjour cher Vincent, un vrai plaisir de croiser nos argumentations...

    Je ne veux pas saturer ce blog avec des articles trop longs, donc pour rester bref :
    Je trouve que ton propos est trop emprunt d’idéologie et pas assez de pragmatisme énergétique ; critique un peu surréaliste car d’après ce que j’en lis, tes convictions sociétales ne sont pas loin des miennes : besoin d’une perspective sur le monde que nous laisserons à nos enfants, nécessité d’en finir avec le productivisme et donc de stopper la course à l’échalote énergétique, foin des gros titres racoleurs de la presse main-stream, de ses annonces sur la reprise, mais aussi le ses grosses peurs manipulatoires, du virus au climat et à la guerre atomique, même rage devant les inégalités et le mépris des pauvres, le luxe des gadgets énergivores et le manque de modestie et de sobriété réfléchie, etc... etc...
    Seulement, il y a deux facteurs où je trouve que tu te goures :

    1/ D’abord celui d’avoir gardé en tête la vision des trente glorieuses (= de l’après-guerre) : diabolisation du nucléaire civil marqué par ses origines militaires (d’Hiroshima à la bombe française gaulliste), ce qui fut la matrice des partis écologiques. Alors qu’aujourd’hui, au début du siècle suivant, après 50 ans de fonctionnement pépère d’un nucléaire civil français sans drame (si, la mort de Vital Michalon à Super-Phénix), vient se substituer l’argument éminemment positif que ce nucléaire fournit aussi une production électrique de masse sans CO2 – ce que tu ne considères apparemment pas. (Remarquons le déchirement qui en résulte partout dans la pensée écolo, voire dans leur pratique politique en Allemagne). Cette vieille racine s’accompagne dans ton texte un peu scientiste de la vision rêvée d’un éolien vertueux, « qui devra forcément s’améliorer et trouver ses marques écologiques et démocratiques ».
    Mais aïe, c’est raté ! Car maintenant c’est le même état techniquement totalitaire, qui comme il l’a fait à l’époque pour le nucléaire, vient imposer l’éolien industriel aux populations, impliquant les mêmes grands requins financiers mondiaux de l’énergie (sans même cette fois pouvoir invoquer le recours à l’industrie nationale).

    Résumé : Pour moi la France dispose d’un ensemble énergétique qui, sur le fond et malgré la fermeture très politique de Fessenheim, ne demande pas à moyen terme d’augmentation significative de la puissance installée. J’y inclus l’annonce macronienne de la multiplication des EPR ! La sagesse devrait pousser à garder un équilibre basé sur le couple nucléaire historique + hydraulique, ce qui laisse place à un renouvelable décentralisé à taille raisonnable (éolien, photovoltaïque, mais aussi - pourquoi y avoir renoncé - à la géothermie, au solaire thermique, à l’hydrolien marin intelligent...). Un mix énergétique plus diversifié ne peut avoir que des avantages, mais à condition de renoncer à la politique insensée de créer un nouveau secteur industriel pharaonique reposant sur l’éolien offshore, en saccageant la nature et en industrialisant la mer.

    2/ Je regrette un peu que ton argumentation dérive vers une impossible comparaison de l’éolien avec le nucléaire, ce qui est simplement peu pertinent... Avant toute bataille de chiffres – à qui on peut faire dire tout et son contraire – il faut garder en tête des choses simples : l’éolien ne produit de l’électricité que quand il y a du vent, alors que le nucléaire intrinsèquement ne fonctionne bien qu’en continu, cela valant dans les deux cas en dehors des périodes où ces machines doivent être arrêtées pour maintenance, etc...

    Une idée géniale pourrait venir : les rendre complémentaires, l’éolien quand il y a du vent, le nucléaire le reste du temps. Impossible car le nucléaire ne se module pas si facilement, et pour secourir l’éolien, il faut des centrales de pointe, qui démarrent et se règlent en quelques minutes, ce qui ne se fait qu’avec des turbines à gaz ou alimentées au charbon (ou avec l’hydraulique de chute).

    Et là commence la bagarre des chiffres où tu t’emmêles un peu : Non, l’éolien n’est pas génial. Tu vois les éoliennes off-shore tourner 80 à 90% du temps, mais elles tournent souvent avec un vent trop faible pour produire (40 km/h pour 50% de la puissance), ou trop fort (90km/h) et il faut alors orienter les pales à 0 pour ne pas casser la machine.
    Si on ajoute les périodes où il n’y a pas de vent du tout, rien d’étonnant à ce que la production soit bien inférieure au max théorique (si le vent était là 8760 heures par an) ; en 2021 les 18,8 GW existant en France n’ont produit que 36,8 TWh, soit un facteur de charge réel de 22,3%.

    Quant au nucléaire, ce qui altère son fonctionnement ce n’est pas un évènement fortuit climatique, mais la nécessité des opérations programmées de révision, de rechargement en combustible, etc... (voire des avaries à réparer ou à prévenir – comme la corrosion actuelle sur certains réacteurs -, ce qui allonge en général des périodes d’arrêt). Tout cela pris en compte, les 61,4 GW nucléaires installés ont produit 360,7 TWh en 2021, soit un facteur de charge de 67%. Mais avec cette différence fondamentale que ces périodes d’arrêt ne sont pas fortuites, mais programmées, le maximum de tranches devant fonctionner dans les périodes de forte demande (hiver) .

    Il y a aussi un joker dont tu ne peux pas te servir : l’idée qu’il peut y avoir foisonnement, le vent ne pouvant manquer simultanément partout, l’éolien en Bretagne étant alors secouru par l’éolien de la Baltique (merci le grand réseau 400kV européen, interconnecté). Seulement ce n’est pas la réalité météorologique, et le vent a la fâcheuse tendance à évoluer partout dans le même sens, à la hausse ou à la baisse...

    Gardons les autres arguments pour la prochaine fois (dont un autre que je voudrais bien développer : le grand éolien industriel comme moyen détourné de transférer la production électrique au secteur privé, ce que la Commission européenne n’avait pas encore réussi à réaliser).

    (Sources : voire le site du RTE pour la production 2021, celui de Jankovici pour le général sur l’éolien : https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/pourrait-on-alimenter-la-france-en-electricite-uniquement-avec-de-leolien/ )

  • C’est bien Gérard qu’on puisse échanger sur des sujets (peut-être trop ?) sérieux, grâce au blog d’Anita.

    Bon. Comme toi ;o) je vais essayer de faire court.

    Je m’attendais bien que le nom de Jancovici, chouchou des médias et de l’Assemblée Nationale, allait apparaître à un moment. Et bien aïe ! … c’est réussi...

    Je suis plutôt étonné, te connaissant un peu quand même, qu’il soit devenu ton gourou, et un peu étonné aussi que tu puisses baser ton argumentation sur ses propos (que je connais plutôt bien, et depuis assez longtemps pour avoir aussi été fan dans le temps, avant de revenir, entre autre, de son scientisme hors-sol).

    Pour éviter un commentaire à rallonge (parce qu’on va finir pas se faire engueuler par la patronne), je laisse au quotidien écologique indépendant Reporterre le soin de te répondre.

    Il présente Jancovici en termes d’« imposture écologique », « utilisant des informations souvent tronquées, approximatives ou mensongères ».

    On y apprend que les dirigeants, collaborateurs et financiers de son « groupe de réflexion » Shift Project viennent du monde bancaire, du monde des affaires ou du monde industriel directement lié… au nucléaire.

    On doit pouvoir faire mieux question indépendance...

    Le mythe du nucléaire « énergie non carbonée » pour ses officionados y est déconstruit.

    0n y découvre que pour lui, même les plus modestes doivent faire des efforts. C’est peut-être ce qui me choque le plus quand on sait par exemple que le jet privé de Vincent Bolloré a émis la seule journée du 8 août, autant de CO2 qu’un français moyen en deux ans.

    On est loin du système d’équité de « plancher / plafond » prôné par Ruffin qui autoriserait par exemple ceux qui n’ont jamais pris l’avion par manque de moyen à le prendre un peu.

    Ce « un peu » (plancher) serait très largement compensé par une importante restriction (plafond) imposée à ceux qui se sont déjà gavés d’avion.

    Dit autrement, « l’écologie sans la lutte des classe, c’est du jardinage  » Chico Mendes.

    Alors tu vois, aux données frelatées et capitalistes des think tank de Janco, je préfère de loin les infos croisées de médias indépendants, dont le financement n’autorise aucune suspicion de conflit d’intérêts.

    Concernant l’éolien offshore, le doux rêveur que je suis t’invite à visionner l’interviewd’un spécialiste, gérant de bureau d’études environnementales qui travaille pour NégaWatt (autre groupe / asso qui – contrairement à Jancovici - n’est lié à aucun groupe de pression, et qui a toujours basé sa réflexion et ses scénarios sur la sobriété énergétique).

    Tes jolis chiffres de RTE sur la production nucléaire datant de 2011 sont loin d’être d’actualité. D’après Thomas Veyrenc, directeur exécutif du gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE, depuis fin avril 2022, moins de 30 GW sont dispos, plus bas historique depuis 1999.

    En cause 29 réacteurs arrêtés sur 56 en exploitation.

    Mais je comprends que certains veuillent appeler cette indisponibilité record « fermetures programmées » ;o)

    On peut parler si tu le souhaites aussi de l’EPR de Flamanville, de l’efficacité nucléaire face au réchauffement climatique en cours et à venir, qui verra inévitablement d’autres réacteurs à l’arrêt et donc de l’électricité achetée à l’étranger (super gage d’indépendance), de la renationalisation d’EDF pour payer les 14 EPR promis par Macron, du pressing de la France pour faire intégrer le nucléaire dans les énergies vertes, meilleur moyen d’attirer les banques et de les détourner des projets d’économies d’énergie, ou encore du fait que le groupe Total rejette une participation dans le nucléaire pour « cocktail de risques trop important »...

    Pour moi il est toujours clair que le nucléaire n’a pas d’avenir, seuls ses déchets en ont un.

  • Vincent, tu es pardonné pour avoir cité Chico Mendes. Je retiens donc mon engueulade :-)

  • ... salut Vincent. Tic-toc, arrêtons-nous là pour le moment...
    A une prochaine !

  • Salut Gérard,

    je ne voulais pas terminer en précisant que oui, bien sûr, je combats ce capitalisme prédateur et ses dérives spéculatives, qui a déjà « dérégularisé » nombre de services publics (gaz, téléphone, fret ferroviaire, poste, autoroutes, aéroports et certains secteurs de l’électricité dont… l’éolien, point sur lequel je te rejoins à 100 %).

    Mais depuis mon apprentissage dans les dunes de Plogoff, j’essaie de ne pas me tromper de combat.

    C’est un combat de tous les jours contre l’hyper-capitalisme (qui accorde les contrats d’éolien marin à Iberdrola) qu’il faut mener. Pas un combat contre l’éolien marin.

    Petit exemple que tu dois connaître : le parc éolien de St Brieuc, dont la concession a été accordé à Ailes marines (Iberdrola), pourtant arrivé second de l’appel d’offres derrière Éolien maritime France (contrôlée à 50 % par EDF). Pour cette embrouille, merci qui ?

    D’autres pays font beaucoup mieux que nous en terme de participation citoyenne.

    Pour terminer avec les assos anti-éolien, ce qui me met mal à l’aise, c’est que sous prétexte d’un refus des « grands requins financiers », refus auquel je souscris sans retenue, on jette la technique de l’éolien marin avec l’eau du bain.

    Et donc évidemment… il ne reste que le nucléaire.

    Amitiés

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