Tout l’or du bénévolat
Il y a des scènes de vies heureuses en France où le temps est en suspens et les esprits papillonnent. Ces rassemblements font battre le pouls des territoires. Vitaux pour la santé de la vie en communauté, ils ont tous un point commun, aussi invisible qu’indispensable : leurs bénévoles.
Ils sont des milliers à porter des aventures hors normes sans lesquels la France de l’entraide serait à terre. Les bénévoles sont les énergies renouvelables qui permettent de faire tourner plus rond ce pays.
Recherches & Solidarités constate que « la colonne vertébrale des associations est en danger ». Avec plus souvent qu’avant une tendance à s’engager « ponctuellement ou chaque mois plutôt que chaque semaine ».Le bénévolat classique, porté par les plus de 50 ans dans une association, s’essouffle.
L’estimation de l’activité contributive cantonnée au bénévolat, formel et informel, s’élèverait à 1,8 million d’emplois équivalent temps plein (ETP), 68 milliards d’euros de temps alloué (2). Le bénévolat est à conserver comme un élan, un altruisme, un engagement de son temps sans contrepartie financière. Un acte militant ou désintéressé.
Ce bénévolat-là n’a pas de prix. Et les bataillons qui le composent méritent – comme les soignants à une époque — d’être applaudis. Ils montrent que l’engagement gratuit abat plus de cloisons sociales et bâtit plus de tolérances que bien des politiques publiques. Là où la société vire au repli sur soi plus qu’au bien commun, il révèle surtout pour ceux qui le vivent que c’est dans le don de soi que l’on reçoit le plus.
S. GROSMAÎTRE Ouest-France 30/09/23