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Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans !!

mardi 21 février 2006, par Admin

Appel en réponse à l’expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant

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Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. Dans ce contexte la récente expertise de l’INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le
plus jeune âge, prend un relief tout particulier.

Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la
manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité (génétique) du trouble des conduites ». Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?

Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne.
Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. L’application de ces recommandations n’
engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ?
L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des
phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.

En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme
facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée.
Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée.
Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.

Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières
années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) (va) engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ».
On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur
vocation sociale et le concept-même de prévention.

Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. :

 Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.

 Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social.

 Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif... vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.

 Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice...) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

Appel à l’initiative des premiers signataires suivants :
Dr Christine Bellas-Cabane (pédiatre, présidente du syndicat national des médecins de PMI), Dr François Bourdillon (président de la société française de santé
publique), Dr Marie-Laure Cadart (médecin, anthropologue, syndicat national des médecins de PMI), Michèle Clément (secrétaire générale du syndicat national des psychologues), Dr Yvonne Coinçon (pédopsychiatre, association
des psychiatres de secteur infanto-juvénile), Jean-François Cottes (psychologue clinicien, psychanalyste, InterCoPsychos, Institut de Jeunes Sourds de Clermont-Ferrand), Pr Boris Cyrulnik (neuropsychiatre et
éthologue), Pr Pierre Delion (chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille), Danièle Delouvin (psychologue, présidente d’A.NA.PSY.p.e. - association nationale des psychologues pour la petite enfance), Dr Michel Dugnat (pédopsychiatre, unité parents-bébés hôpital de Montfavet), Dr Marie-Thérèse Fritz (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI), Sylviane Giampino (psychanalyste, psychologue petite enfance, fondatrice d’
A.NA.PSY.p.e.), Pr Bernard Golse (chef de service de pédopsychiatrie CHU Necker-enfants malades, professeur Université Paris V), Pr Roland Gori (psychanalyste, professeur d’université), Pr Catherine Graindorge (chef de
service de pédopsychiatrie Fondation Vallée, professeur Université Paris XI), Pr Philippe Gutton (pédopsychiatre, professeur des universités), Alberto Konicheckis (maître de conférences en psychologie clinique, Université de Provence), Dr Evelyne Lenoble (pédopsychiatre, hôpital
Sainte-Anne), Pr Roger Misès (professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris XI), Pr Martine Myquel (présidente de la société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des
disciplines associées), Gérard Neyrand (professeur de sociologie Université Toulouse III), Dr Pierre Paresys (Union syndicale de la psychiatrie), Danielle Rapoport (psychologue clinicienne, association Bien-traitance
formation), Elisabeth Roudinesco (historienne, directrice de recherches Université Paris VII), Dr Pierre Staël (président du syndicat des psychiatres français), Dr Pierre Suesser (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI).

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voir également :
 http://www.abri.org/antidelation/EL...

Commentaires

  • Dans les années montantent du fachisme en europe, des dignitaires penseurs du parti nazi allemands avaient fellicités les idées eugeniques de médecins et scientifiques de certaints états ameriquains pour leur actions et actes donnant lieu à des stérilisations de personnes suceptiblent d’engendrer des tares....sur simple dénonciation aussi, comme il vat de soit. Basé sur la simple lecture et l’interpretation du darwinisme. Comme si l’histoire ne servait à rien ...............J’ai comme un haut-le-coeur ...........

    Stef

  • Galeheul à St Nicolas :

    Merci !! pédo-pétitionneurs d’hiver et variés.

    Grâce à votre courageux, mais énigmatique Email, nous connaissons enfin l’origine des troubles comportementaux de nos hommes politiques tous bords confondus !!!

    Ainsi, c’est dès la plus tendre enfance qu’ils auraient contracté les perpléxifiantes habitudes qui nous consternent au quotidien ?

    Leur appétance pour le cumul des mandats ne serait que la survivance des âpres disputes autour de l’ultime, mais délicieuse, part de « chum pot » de Memée ?

    Leur consternante pratique de la langue d’ébéniste ne serait que reproduction à l’âge adulte des vagissements et bredouillis juvéniles de gloseurs en pampers ?

    Au lieu de livrer les générations de futurs contribuables et contributeurs de fonds de pension aux « psy » de tout poil ou pire aux sbires de Napoléon 92, je propose les solutions suivantes :

    Accès à l’ENA, Polytechnique, Centrale, Ecoles des Ponts et des Mines dès l’âge de trois ans.

    Comme cela nous trouverions une solution radicale et élégante aux problèmes de garde d’enfants. Les bancs des hémicycles ne sont-ils pas des lieux de sieste, inconfortables certes, mais quotidiennement pratiqués sous l’œil de la caméra inquisitrice ?

    En outre, l’obsédante mais néanmoins évanescente « mixité sociale » s’en trouverait facilitée.

    Le futur chevalier d’industrie, baron de la haute finance, y cohabiterait avec la prochaine mère de famille monoparentale, technicienne de surface, du Val Fourré.

    Le lien social, la parité, seraient renforcés, tout le monde pourrait s’adonner aux pratiques sportives des beaux quartiers et des banlieues dortoirs dans une joyeuse cacophonie.

    En outre, frais émoulus des grandes écoles pourraient entrer joyeusement dans la vie professionnelle et s’élancer le cœur guilleret avec bac + 25 en poche vers les CPE, CNE, et autres gentillesses concoctées généreusement par le MEDEF.

    Pour pallier aux écarts de conduite des dirigeants actuels, je propose :

    1. L’instauration du permis à point pour la gouvernance des affaires de l’Etat. Après la perte du 12ème point, retour à l’ENA sans passer par la case départ ni toucher les fonds secrets en liquide.

    2. La pose de radars automatiques dans les couloirs de l’Assemblée Nationale et du Sénat.

    3. Le passage systématique à « l’éthylotest » au sortir des cantines des mêmes établissements.

    Pour la mise en application de la « LOF », je suggère un stage en « misainier » dans les Courreaux ou la rade de Placemanec. Les incessants virements de bord « lof pour lof » nécessaires, rendront nos praticiens de Bercy, brillants experts manoeuvriers, fins prêts pour l’application de la enième loi de finance révolutionnaire.

    Voilà « tout a trac » un train de mesures qui pourrait efficacement préparer nos joyeux « galibars » aux louvoyages de la vie politique nationale.

    Le Misainier disert.

    • que c’est beau, un misainier disert qui tire des bords dans une forêt de langues, empanne entre les lignes, et revient portant, sa voile gonflée de joyeuse intelligence, vers nos écrans où un phare à éclat permanent nous préserve de l’obscurantisme des néo religions modernes.
      Ahh, lumineux !
      Merci Misainier
      Alex

    • 7 000 enfants sous Ritaline !!!!!!!!!!!!

      En 2004, les laboratoires Novartis ont vendu 182 109 boîtes de Ritaline

      « Ce n’est pas quand un adolescent de 15 ans est devenu un délinquant multirécidiviste qu’il faut commencer à se préoccuper de son cas. » ( Nicolas Sarkozy en novembre 2005)
      Il dit quoi au petit Napoléon Monsieur "Novartis" ?
      Il dit : Merci mon pote !!

    • c’est sur le gaz, presque cuit !

      Social - 17/03/2006
      PROTECTION DE L’ENFANCE. Un projet de loi de réforme présenté mi-avril
      Face au constat des « lacunes » du système actuel de la protection de l’enfance, Philippe Bas, ministre délégué à la Famille, a présenté, le 16 mars, les grands axes de sa réforme qui fait du conseil général « le chef de file de la protection de l’enfance dans le département ». La réforme vise tout d’abord à renforcer la prévention en « multipliant les points de contact entre l’enfant, sa famille et les professionnels pour anticiper les difficultés possibles et pouvoir aider les familles afin d’éviter que la situation de l’enfant ne se détériore ». La prévention passera notamment par la visite systématique de la PMI au domicile de la mère à son retour de la maternité, la réalisation d’un bilan de santé à tous les enfants de 3-4 ans à la maternelle ou le développement de lieux d’accueil pour les adolescents en souffrance. Inter Des cellules de signalement Deuxième axe, l’amélioration du signalement avec la création « dans chaque département d’une cellule de signalement » réunissant les professionnels de la protection de l’enfance. Enfin, dernier axe, la diversification des modes de prise en charge pour éviter la seule option entre le maintien dans la famille et le placement en établissement. Le projet de loi doit être présenté mi-avril au conseil des ministres et déposé aussitôt au Parlement. Philippe Bas espère son adoption définitive avant fin 2006. Lire aussi la Gazette du 20 mars
      Philippe Pottiée-Sperry http://www.lagazettedescommunes.com/actualite/actu_ld.asp?id=11356

    • rendez-vous les enfants, vous êtes cernés. Le premier qui mord son voisin de classe, qui tire les cheveux de sa copine est fiché jusqu’à la fin de sa scolarité.
      Et puis la PMI ne viendra pas chez moi quand j’acoucherai !

  • Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans
    (plus de 17O 000 signatures à la pétition)

    Communiqué de presse du 18 avril 2006 - Expertise Inserm sur le trouble des conduites chez l’enfant : "Pasde0deconduite" organise le débat scientifique et de société et maintient ses demandes auprès des autorités concernées
    .../...
    Au-delà du débat scientifique que nous entendons bien mener avec les acteurs compétents, se trouve posé un enjeu qui concerne toute la société, afin que les diverses institutions, respectivement de la santé et de la justice, demeurent chacune dans leur rôle et dans leur compétence propres, et conservent ainsi la confiance des familles.

    Professeur Pierre DELION etc...
    Chef de service de pédopsychiatrie
    CHRU de Lille

    la suite :

    http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/article.php3?id_article=44

  • Le collectif « Pasde0deconduite » en appelle à Jacques Chirac sur la sauvegarde du secret professionnel

    Le collectif « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans » a indiqué, le 12 octobre, avoir écrit au président de la République pour lui demander audience. L’initiative de « Pasde0deconduite », lancée au printemps dernier et soutenue par près de 200 000 signataires et plusieurs dizaines d’organismes professionnels et parentaux, a permis d’obtenir le retrait des dispositions sur le dépistage précoce de troubles comportementaux dans le projet de loi sur la prévention de la délinquance. Cependant, selon le collectif, « ce projet de loi continue de susciter nos plus vives préoccupations, car il maintient la levée du secret professionnel pour les acteurs sociaux et les professionnels de santé au profit du maire ». Et de rappeler que le secret professionnel est institué dans le code pénal, non en faveur des professionnels, mais pour offrir aux citoyens les garanties de protection de l’intimité de leur vie privée. « L’atteinte portée au secret professionnel mettrait gravement en cause la qualité et l’efficacité des pratiques de prévention, autant que l’éthique qui les garantissent », estime le collectif. Il demande donc l’intervention du président de la République auprès du gouvernement et des parlementaires pour préserver les fondements du secret professionnel en supprimant l’article 5 du projet de loi de prévention de la délinquance.

    http://www.lagazettedescommunes.com

    Paris, le 9 octobre 2006

    Monsieur Jacques CHIRAC
    Président de la République

    Monsieur le Président,

    Au printemps dernier, l’appel « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans » a été soutenu par près de 200 000 signataires et plusieurs dizaines d’organismes professionnels et parentaux. Nous avons alors alerté les pouvoirs publics sur les dangers d’établir des liens prédictifs entre certaines difficultés
    comportementales d’un enfant et une évolution vers la délinquance. Nous avons dénoncé le leurre que constituerait la mise en place d’un dépistage systématique de troubles du comportement pendant l’enfance. Nous avons aussi souligné les conséquences préjudiciables de l’amalgame entre d’une part laprévention de la délinquance et d’autre part les soins psychiques, le soutien éducatif et la relation d’aide.
    Le débat scientifique et de société engagé avec « Pasde0deconduite » a permis d’obtenir que le gouvernement renonce à inscrire des dispositions sur le dépistage précoce de troubles comportementaux dans son projet de loi sur la prévention de la délinquance.
    Cependant le projet de loi de prévention de la délinquance, récemment voté par le Sénat en première lecture, suscite encore nos plus vives préoccupations. Il maintient en particulier la levée du secret professionnel pour « les acteurs sociaux et les professionnels de santé » (cf. exposé des motifs du projet de loi) au profit du Maire pour le cas où « l’aggravation des difficultés sociales, éducatives ou matérielles d’une personne ou d’une famille (...) appelle l’action de plusieurs professionnels dans les domaines sanitaire, social et éducatif relevant des compétences du maire » (cf. art. 5 du projet de loi dans la version adoptée par le Sénat en première lecture le 21 septembre 2006). La désignation par le Maire d’un coordonnateur et le croisement d’informations avec le Président du Conseil général ne retirent rien au fond de ces dispositions : il s’agirait pour les professionnels de santé ou de l’action sociale d’informer le Maire de difficultés qui relèvent d’un soutien social, éducatif ou de soins, au nom de la prévention de la délinquance.
    Comment sauvegarder l’espace de confiance nécessaire entre les familles et les professionnels pour un travail de prévention efficace et de qualité, si les personnes qui évoquent des difficultés rencontrées dans l’exercice de leur fonction parentale et de leur vie privée auprès des acteurs sociaux sont
    systématiquement signalées au Maire ?
    Cette disposition, si elle était adoptée, affaiblirait gravement le secret professionnel institué dans le code pénal, non en faveur des professionnels, mais pour offrir aux citoyens les garanties de protection de l’intimité de leur vie privée. Or, c’est justement parce qu’ils savent cette confidentialité protégée que les parents acceptent de faire part de leurs difficultés les plus graves et de demander de l’aide aux professionnels qui sont alors fondés à élaborer avec eux des mesures de prévention ou de soins.
    Rappelons qu’il est d’ores et déjà prévu, pour la protection de l’enfance en danger, un cadre législatif dérogatoire au principe du secret professionnel jugé suffisant, dans le cadre de la préparation du projet de loi de protection de l’enfance.
    Ainsi, l’adoption de l’article 5 du projet de loi de prévention de la délinquance, loin de permettre une meilleure prise en charge de familles et d’enfants en difficulté, risque de rompre leur confiance et de les éloigner durablement des professionnels et institutions chargés des soins, de la prévention, de l’éducation.
    Les acteurs sociaux, de santé et d’éducation d’une part, et les acteurs œuvrant dans le champ de la sécurité d’autre part, doivent pouvoir travailler en complémentarité de leurs missions, mais pas dans la confusion
    des rôles. C’est pourquoi il faut renoncer à toute disposition de signalement systématique des difficultés des personnes ou des familles au Maire.
    A ce sujet, plusieurs instances officielles ont récemment alerté le gouvernement sur le risque majeur que constituerait cette abolition programmée du secret professionnel : la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés dans son avis du 13 juin 2006 sur le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance, le Conseil National de l’Ordre des Médecins dans le cadre des « Observations du CNOM sur le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance » publiées le 13 septembre 2006, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme dans son avis sur le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance adopté le 21 septembre 2006, le Conseil Supérieur du Travail Social dans son avis sur l’avant projet de loi relatif à la prévention de la délinquance et sur le projet de modification de l’article 226-14 du Code pénal rendu le 17 mai 2006.
    De nombreux Maires sont, de leur côté, intervenus dans le débat en indiquant que leur mission relève avant tout de la médiation et non de la sanction, qu’il convenait de ne pas mélanger les rôles de l’élu, du juge judiciaire et de la police et que les pouvoirs accrus conférés au Maire risqueraient d’induire une confusion de genres.
    Nous nous tournons vers vous au moment où la représentation nationale se trouve placée devant la responsabilité de préserver les fondements du secret professionnel, composante de notre pacte social et démocratique.
    Nous requérons solennellement votre intervention auprès du gouvernement et des parlementaires pour qu’ils renoncent à toute disposition portant atteinte au secret professionnel en supprimant l’article 5 du projet de loi de prévention de la délinquance.
    Nous sollicitons une audience afin d’échanger avec vous sur cette question essentielle de la prévention, des soins et de la sauvegarde du secret professionnel.
    Nous vous prions d’accepter, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération la plus respectueuse.

    Professeur Bernard GOLSE
    Chef de service de pédopsychiatrie CHU Necker Enfants-Malades
    Professeur Pierre DELION Chef de service de pédopsychiatrie
    CHRU de Lille
    Professeur Gérard SCHMIT Président du Collège de pédopsychiatrie de la Fédération française de psychiatrie
    Professeur Roland GORI Psychanalyste
    Professeur d’Université
    Dr François BOURDILLON Président de la Société française de santé publique
    Dominique RATIA-ARMENGOL Vice-présidente de l’Association Nationale des Psychologues pour la petite enfance (ANAPSY-pe)
    Dr Christine BELLAS CABANE Présidente du Syndicat national des médecins de PMI
    Dr Pierre SUESSER Vice-président du Syndicat national des médecins de PMI
    Jean-Louis QUEHEILLARD Secrétaire général du Syndicat national des psychologues

    www.pasde0deconduite.ras.eu.org